Tous les chemins (ou presque) mènent à l’IT

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Des possibilités réelles existent pour vous permettre de venir à l’IT plus tard, en privilégiant un autre type d’études à la base. En réalité, presque tous les chemins peuvent vous permettre de rejoindre ce secteur.

Je trouve les jeunes que je rencontre, de plus en plus perplexes voire perturbés par le choix de leurs études. Comment se former en 2020 pour être concurrentiel dans un monde en totale transition numérique ? Faut-il absolument être capable de coder ? La polyvalence et les soft skills sont-ils aussi importants que l’on nous le dit?
Pourquoi me dit-on d’étudier ce qui me plaît le plus, si cela ne m’amène que de faibles chances d’obtenir un job intéressant ?

On les comprend, non?
L’offre de formations est pléthorique et il y a des injonctions contradictoires.

Le secteur de l’IT est clairement porteur et cela va évidemment durer ! Je voudrais, pour ce secteur, simplifier le discours, démystifier et donner des perspectives. Et mon message est le suivant. Si vous avez un intérêt pour la technologie et les applications (c’est quand même un minimum). Et une connaissance (ou l’envie de développer cette connaissance) d’un domaine fonctionnel/métier. Et une capacité d’écoute, de synthèse et de communication… Alors, des possibilités réelles existent pour vous permettre de venir à l’IT plus tard, en privilégiant un autre type d’études à la base. En réalité, presque tous les chemins peuvent vous permettre de rejoindre ce secteur.

Pour illustrer cela, voici quelques statistiques issues des recrutements effectués par notre société, NSI, ces douze derniers mois. Nous avons recruté 10 diplômés de HEC, 3 géographes, 2 diplômés en sciences sociales, 1 sociologue et 8 personnes provenant d’autres horizons que l’IT et qui ont suivi une formation de type "Business Analyst", ‘Développement’ ou encore "Service Desk" auprès d’organismes tels que Technifutur, Technofutur TIC et Bruxelles Formation. Bien entendu, le nombre d’engagés porteurs d’un diplôme de Bachelier, de Master ou d’Ingénieur en informatique reste le plus important, mais c’est donc clairement loin d’être une exclusive !

Plusieurs raisons expliquent le fait que des parcours très atypiques peuvent ainsi vous amener à l’IT.
En voici les principales :

  • Le temps des geeks est révolu. Aujourd’hui, un projet informatique se déroule selon une méthodologie Agile qui multiplie les contacts avec le client et impose un travail d’équipe. Cela signifie que la capacité d’écoute, l’aptitude à communiquer, à rédiger, à faire preuve d’empathie, à encourager, etc sont devenues très importantes dans le contexte d’une carrière en IT. Nous estimons que les soft skills sont au moins aussi importantes que les aptitudes techniques. Cela ouvre déjà quelques portes …

  • Ensuite, on a trop souvent tendance à réduire l’IT aux seuls rôles de développeurs/codeurs. Forcément techniques donc. Mais la réalité est que dans un projet informatique les prestations des développeurs comptent pour moins de 50% du total. Les 50% restants se partagent entre chefs de projets, analystes, business consultants, testeurs, etc. Et ces autres profils ne sont pas forcément aussi orientés technique que les développeurs. Ces autres fonctions sont largement plus ouvertes à d’autres profils, ce qui explique en grosse partie la diversité des diplômes de nos engagés. Soyez très conscients que le marché éprouve également beaucoup de difficulté à recruter ces profils-là !

  • Enfin, il existe aujourd’hui de très nombreuses formations qui permettent à tout moment de votre carrière de vous réorienter vers l’IT. Si, si, à presque tout âge. Par exemple, un(e) spécialiste en supply chain ou quelqu’un maîtrisant très bien le secteur pharma pourra très utilement travailler sur des projets ERP si il ou elle suit une formation de ‘Business Analyst’. Un testeur peut être formé assez tard dans sa carrière et apporter une expérience inestimable d’utilisateur de multiples applications tout au long de sa vie professionnelle.

Rassurant, non ?

Chronique de Manuel Pallage, Directeur Général de NSI
Paru dans la Libre ECO - mercredi 15 janvier 2020