NSI, une autre vision du développement
Développement local, au forfait et néanmoins agile et des engagements technologiques forts. Manuel Pallage, General Manager explique la 'différence' NSI.
A l'heure de l'externalisation, pas de offshore, ni même de nearshore chez NSI. Est-ce là un choix délibéré ? Comment le justifiez-vous ?
De fait, 100 % de nos développements sont réalisés en Wallonie et au Luxembourg. Pas d'offshore, pas de nearshore. On peut donc s'interroger sur notre compétitivité. A priori, le coût d’un service 'délocalisé' est moins cher. A priori, seulement... En réalité, cette ressource peut réclamer plus de temps pour fournir, au final, assez peu de résultats. C’est moins cher par heure, mais quel avantage s'il y a plus d’heures facturées ?
Tout se résume à l'efficacité et la productivité. L’efficacité c’est faire plus avec moins; la productivité c’est faire plus avec les mêmes ressources.
Le fait d’avoir plus de ressources à gérer conduit à une perte d’efficacité...
Autre particularité de l'approche de NSI : la forfaitisation. Est-ce conciliable avec les méthodes agiles que vous mettez en avant ?
Les méthodes agiles n’ignorent pas la notion de périmètre, elles proposent simplement, à l’intérieur de celui-ci, de se permettre de modifier des priorités, de soustraire certains points pour en ajouter d’autres, pour autant que les délais et les charges de travail soient respectés. L’un des avantages de la forfaitisation, c’est justement que le périmètre global est connu au début du projet, cela force donc à une certaine rigueur qui donne du confort à l’équipe agile si chaque intervenant respecte les règles du jeu.
CRÉER DE LA VALEUR ET DE LA CONFIANCE
Dans la contractualisation, tout aura été prévu : périmètre précis, délai et charges financières. Or, les projets agiles sont bâtis sur un paradigme : gérer un périmètre non spécifié au début du projet dans un détail défini et permettre changement et priorisation en cours de projet... Comment faire ?
Que l'on soit côté client ou côté développement, souvent il y a un mur. Je pense que celui-ci doit tomber. Le premier des trois piliers de Scrum, ne l'oublions pas, c'est la transparence. Le but est de créer de la valeur et de la confiance. L'agilité, c'est donc revenir à un processus qui donne du sens à ce que l'on fait et qui permet de réconcilier plaisir de travailler et productivité.
« Par principe, la vision du produit doit être partagée et comprise par toute l’équipe pour en comprendre les objectifs, identifier ce que l’on doit faire, savoir ce que l’on mesure et pouvoir les rectifier. »
Manuel Pallage, General Manager NSI.
Dans cette perspective, NSI insiste aussi sur l’un des autres piliers de l’agilité, qui consiste à mettre l’utilisateur final au centre du débat : nous basons notre approche sur une collaboration à long terme avec nos clients. Quel meilleur gage de succès qu’un client dont les utilisateurs sont satisfaits ? Comme indiqué ci-dessus, la définition du périmètre global reste un prérequis, mais nous devons nous autoriser, client comme fournisseur, à dépasser le cadre contractuel strict pour viser la recherche de la valeur ajoutée maximum pour nos solutions. Et qui mieux que les utilisateurs finaux de ces solutions peuvent nous la révéler ? Si chez NSI nous avons franchi le pas, il s’agit aussi pour nos clients d’un changement de posture vital.
N'empêche, l’approche agile ne résout pas tous les problèmes...
C'est vrai. En revanche, l'approche agile propose des solutions pour éviter les problèmes ou mieux les gérer. C’est surtout grâce à l’ensemble de ses ressources expérimentées, ses outils intuitifs et de ses processus structurants et rassurants que l’approche agile permet de mieux organiser et maîtriser ses projets au forfait. Nous en tirons parti.
AGILE, SCRUM, DEVOPS... UNE MÊME FINALITÉ
Ajoutons une troisième dimension au cadre : DevOps. Qu'est-ce qui, aujourd'hui, motive le plus les clients ?
D'abord, cette précision : ni Agile, ni Scrum ni DevOps ne sont des objectifs commerciaux en soi. Ces méthodes, d'ailleurs, peuvent être à l’origine de chocs culturels plus ou moins brutaux au sein d'une organisation. En revanche, elles ne se contredisent pas.
DevOps est une méthode de développement logiciel qui met l’accent sur la communication, l’intégration et la collaboration entre les professionnels de l’IT pour permettre un déploiement rapide des produits. La méthodologie Agile met l’accent sur le développement itératif, incrémentiel et évolutif. Quant à Scrum, c’est un cadre utilisé par les équipes pour gérer leur travail. Scrum met en œuvre les principes d’Agile.
Plutôt que d’essayer de choisir parmi les méthodes, il faut les considérer comme un tout. Scrum et DevOps sont proches, tous deux essaient de mettre en œuvre un processus empirique avec un cycle de feedback aussi court que possible. Agile et DevOps doivent être associés dans un processus complet, fluide et permettant aux équipes de travailler de manière dynamique. Grâce à Scrum, le travail s’effectue en temps réel et de manière transparente entre les parties prenantes.
LA VISION DU PRODUIT COMPRISE PAR TOUS
Le premier avantage des méthodes agiles n'est-il pas de renforcer sensiblement la relation entre le fournisseur et le client ?
Oui. Scrum, en particulier, permet de partager l’objectif avec les différentes parties engagées. Scrum renforce la co-responsabilité, la transversalité, la transparence et pose un cadre clair aidant positivement à la satisfaction que ses membres éprouvent à travailler ensemble.
C'est pour moi une nécessité. Par principe, la vision du produit doit être partagée et comprise par toute l’équipe pour en comprendre les objectifs, identifier ce que l’on doit faire, savoir ce que l’on mesure et pouvoir les rectifier.
La méthode agile va loin. Elle ne se contente pas de changer les modes de fonctionnement, elle induit aussi de modifier la façon de travailler avec les prestataires, de repenser le cycle budgétaire, de réviser les processus HR et ce n'est qu'en dernier ressort que l'on touche à la structure.
LE DÉVELOPPEMENT RÉCLAME PLUS DE SÉCURITÉ
Revenons au DevOps. Entre Dev et Ops, vous introduisez la notion de Sec -pour Security. Et vous insistez sur celle-ci. Par nécessité ?
En effet. Il est impératif d'inclure les problématiques de sécurité le plus tôt possible dans le travail du développeur. L’objectif est clair : déceler le plus rapidement possible les éventuelles vulnérabilités. A l’heure où les masses de données échangées sur les réseaux croissent à grande vitesse, il devient primordial de placer la sécurité au cœur du processus de développement.
Ce sera, d'ailleurs, une des conditions de l'essor des applications basées sur la 5G via les réseaux privés mobiles. Qu'en est-il chez NSI ?
Précisément, le premier avantage des réseaux privés mobiles, et non des moindres, est la sécurité. Avec des utilisateurs identifiés, authentifiés et autorisés, ils limitent les risques de piratage ou d’espionnage. Par construction, ils sont aussi plus rapides, plus résilients et moins onéreux.
Chez NSI, nous en attendons beaucoup. Parmi les applications évidentes de ces réseaux mobiles privés, il y a, pour le monde industriel, l’agrégation de signaux de milliers de capteurs dans le cadre d’applications de maintenance prédictive ou, plus globalement, de prédiction de la qualité. Tout cela grâce à un réseau cellulaire ! Le domaine applicatif est immense : hôpitaux, acteurs de la sécurité, grands gestionnaires d’entrepôts, etc.
5G, IoT ET GÉOLOCALISATION : DÉVELOPPEMENT GLOBAL
C'est un pas, aussi, dans l'IoT...
Tout se tient ! IoT et 5G peuvent apporter une valeur substantielle aux organisations lorsqu'elles sont mises en œuvre ensemble. Dans l'industrie, c'est par exemple la réduction des temps d'arrêt des machines, l'amélioration de la qualité des produits, la maintenance prédictive. Nous aurons de plus en plus d’informations localisables facilement accessibles. Ajoutez, par exemple, la géolocalisation -un domaine dans lequel NSI a développé niveau d'expertise largement reconnu. Le système d'information géographique apporte un plus pour l’aide à la décision, la visualisation des données, l’analyse d’événements, la production de rapports, etc. Ce qui veut dire, encore, que l’information vous accompagne sur le terrain où elle peut être analysée, encodée et modifiée directement dans son contexte géographique.
LE LONG TERME ET NON PAS L’OPPORTUNITÉ
Quid de l'intelligence artificielle ? On en parle beaucoup, mais peu de projets...
Elle se cache bien ! Si la technologie permet un gain de temps, une amélioration de la productivité et une très forte fiabilité, son adoption passe par une phase expérimentale, non pas parce qu’elle manque de maturité, mais parce qu'elle exige un temps de gestation plus long lié à la mesure de la qualité des données dans les organisations.
La mise en place d’applications concrètes autour de l’intelligence artificielle peut nécessiter plusieurs mois de travail. Et pour cause : l'AI se façonne sur du ML (Machine Learning). C’est pour cela que, malgré son efficacité et son adaptabilité à de nombreux secteurs, elle décourage encore bon nombre de décisionnaires...
Faut-il donner du temps au temps ?
NSI s'investit beaucoup dans le domaine de l'intelligence artificielle. Et, comme dans tous les domaines où nous sommes actifs, nous visons non pas l'opportunité, mais le long terme. Au-delà des tâches d'automatisation, nous avons déjà constaté l'appétence des organisations pour les solutions prédictives. C'est un levier de création de valeur bien identifié. Un premier pas, en somme.
src : Alain de Fooz - Solutions Magazine - 03/11/2020
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